Pointe-Noire et nous

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jeudi 7 janvier 2010

Faire la fête au Congo

Ayant entendu affectueusement ici et là que je parlais trop (moi!?) je tacherai d'être succinte...si j'y arrive...
Il est pourtant de mon devoir si je veux vous faire comprendre ce qu'est le Congo, de vous expliquer en quelques mots ce qu'est La fête au Congo.
Les congolais ont la féroce réputation d'être les maîtres dans l'art de la Sape autrement dit dans l'art de dépenser tout leur argent en fringues colorées et invraisemblables (comme THE costume 3 pièces violet manches courtes et short!!!!!!!!!!!!!!!!!) et de boire de gigantesques bières TURBO KING 75cl au ndangas du coin...
Les protagonistes plantés, on comprend rapidement qu'ici, on aime attirer le regard, il faut être quelqu'un et seul le regard envieux de l'Autre sur soi semble donner ce pouvoir...
Quand arrive le week-end, on se met donc sur son 31, on sort sa plus belle tenue, on met le son à fond ( mais alors vraiment à fond ) et on va danser...
Si vous vous promenez dans les rues de Pointe-Noire en soirée, il faut parler fort car chaque bar rivalise par son niveau sonore; la musique y est poussée à son maximum pour attirer la clientèle; on y trouve les habitués sirotant leurs énormes bières adossés à de vieilles enceintes hurlantes ...Pour nous, impossible d'en approcher à moins de 15 mètres sans risque réel d'implosion!
Ainsi, on passe d'un bar à un autre dans un hurlement musical indigeste qu'il faut apprendre à apprivoiser si on veut en apprécier l'essence; soit l'explosion de toute une ville qui tente d'oublier sa condition;
Quand la nuit avance, il est fréquent d'assister à de petits battle de danse devant les bars... Des enfants en haillons défient les adultes et se déhanchent comme Shakira (en mieux) pour faire trembler l'applaudimètre... C'est un véritable plaisir pour la novice des nuits Ponténégrine que je suis...
La fête dure comme ça jusqu'au petit matin; chacun alors retrouve sa brouette, son taxi, son cent-cent (bus pour congolais en mal d'émotions fortes...), son échoppe, son coin de rue, ses planches en bois où poser les légumes, son poste de travail qu'il faudra dorloter 365 jours par an pour pouvoir assurer la fête du jour prochain...et espèrer oublier quelques instants ce qu'est le quotidien de leur vie...

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